Histoire du village

Porte d’entrée du Golfe de Saint-Tropez dont elle est le poumon vert, la Commune de La Mole s’inscrit dans le cadre magnifique du massif des Maures où vous aurez plaisir à vous ressourcer.

Une identité à préserver

Porte d’entrée du Golfe de Saint-Tropez dont elle est le poumon vert, la Commune de La Mole s’inscrit dans le cadre magnifique du massif des Maures où vous aurez plaisir à vous ressourcer. La diversité et la richesse de notre patrimoine communal en font un lieu chargé d’histoire et de traditions provençales que vous pourrez découvrir en marchant sur les traces de Saint-Exupéry. Vous conserverez ainsi longtemps en vous la devise gravée sous le cadran solaire de notre Eglise : « Souviens-toi de vivre ».

La Commune de La Mole s’étend sur 45280 hectares en plein cœur du massif des Maures. Au nord, les sommets de Teissonnières (329m), de l’Avelan (334m) et de Sainte-Magdeleine (285m) appartiennent à un massif compact et très boisé. A leurs pieds s’ouvre l’étroite vallée de la Verne qui s’élargit au niveau de son confluent avec La Mole pour former une plaine alluviale orientée est-ouest et large de 500 m seulement. Au sud, la plaine est dominée par une chaîne de collines (Montjean 460m) qui la sépare de la mer.

La couverture végétale a profondément été modifiée au cours des siècles par l’économie pastorale, l’agriculture sur brûlis, l’exploitation des forêts et les incendies qui l’ont ravagée de tout temps, ceci aggravé par une érosion intense. Au début du XIXème siècle, le terroir était surtout couvert de forêts giboyeuses où prédominait le chêne-liège.

Le sous-sol recèle toutes sortes de métaux rares et les sources ferrugineuses y abondent. Le basalte de Maravieille fut utilisé à toute époque pour la taille de meules et pour la construction. C’est de cette industrie que La Mole tire vraisemblablement son nom. Enfin le gisement de serpentine de La Gourbière, exploité à partir de 1648 pour servir à la reconstruction de la chartreuse de La Verne, est aujourd’hui abandonné.

Histoire du village

Avant l'histoire

Les difficultés dues à la physionomie générale du pays, à une abondante végétation, à la dispersion de l’habitat à toute époque, font que les recherches concernant les périodes Préhistoriques restent lacunaires. Il en ressort toutefois pour La Mole que seules les hauteurs qui bordent au sud la large dépression de la vallée, furent fréquentées au Néolithique récent, comme le montrent les découvertes fortuites d’outils en serpentine et en silex à Murène et à Sainte Magdeleine. Mais ces traces fugaces peuvent difficilement traduire l’existence d’habitats que seuls, de la fin du Néolithique jusqu’à l’âge du Bronze ancien, les plateaux de Maravieille et du Mont-jean semblent avoir connu.

Antiquité

Durant l’Age de fer, la présence de points de mouillage établis par les Marseillais sur la côte semble dynamiser très tôt l’installation humaine à La Mole. Dès la fin du VIIème siècle jusqu’au Vème siècle avant J C., Maravieille, dominant la vallée de La Mole, était lieu d’une nouvelle et importante occupation ayant succédé à un probable abandon. Lui faisant face, un autre habitat perché fortifié , datable du VIème siècle au milieu du IVème siècle avant JC, occupa le sommet du Montjean, hauteur séparant ainsi la baie de Cavalaire de La Mole.

A l'époque romaine

Après l’abandon des hauteurs au profit des coteaux, de la plaine et des côtes entourant le golfe de Grimaud, (l’actuel golfe de saint tropez), le sinus Sambracitanus des taxetes antiques, les habitats des 1er et IIème siècles de notre ère se développèrent non loin des ports d’Athénopolis, Caccabaria, Alconis et Pergantion. A la Mole, leurs vestiges ont été découverts à Saint Marc Le Vieux, aux Figarets, aux Guiols, au Moulin Roux, à la Bastide Neuve, à Murène, au Château de Fonscolombe, et même près de Maravieille et de Sainte Magdeleine où ils étaient peut être en relation avec l’exploitation du basalte. au cours du bas Empire, la vieille forteresse de Maravieille, pourtant abandonnée, reçut, après 285, l’enfouissement d’un dépot de 1745 monnaies contenues dans une cruche en bronze.

Moyen-Age

Les Sarrasins, qui auraient occupé le massif des Maures entre la fin du IXème siècle et la fin du Xème siècle, n’ont laissé apparemment aucune trace de leur présence sur le territoire de La Mole, où seules les multiples conséquences de la reconquête qui s’ensuivit revêtent quelque importantce pour l’histoire de la commune.

Ainsi, après 972, lors du partage des terres provençales, les vicomtes de Marseille reçurent la partie occidentale du diocèse de Toulon et l’ensemble des terres situées autour du Golfe de Grimaud. Parmi celles-ci, nous trouvons La Mole, citée pour la première fois en 1008 dans la charte n° 18 du cartulaire de l’abbaye bénedictine de Saint Victor de Marseille. Par ce texte, l’évêque Pons 1er, l’un des membres de la famille vicomtale, cédait à ce monastère tous ces droits sur la villa Ad Molam dont l’actuel lieu dit, Saint Julien , situé rive droite de La Verne pourrait être l’emplacement initial.

En 1014

Les vicomtes, frères de Pons 1er, firent une donation identique. Dans les chartes, La Mole apparut fréquemment comme une seigneurie dans laquelle l’abbaye de saint Victor possédait des droits.

En 1218

La Chartreuse de La Verne, fondée en 1174, en limite des diocèses de Fréjus et de Toulon, se vit reconnaître par les seigneurs de Signes, descendants des Vicomtes, co-seigneurs de La Mole avec le Comte de Provence, une part de territoire cédée par 14 familles Moloises.

Plusieurs habitants ou castrats, de cette époque sont repérés dans les limites de la seigneurie, l’un d’eux étant explicitement mentionné vers le milieu du 13ème siècle comme étant le Castrum de Mola. Cette division de la seigneurie fut la cause de conflits à partir de 1257, lorsque la famille de Fos qui possédait Bormes, reçut en outre de la part de La Mole, appartenant au Comte, et qu’elle voulut faire jouer ses droits de haute justice sur la Chartreuse de La Verne. Dans la seconde moitié du 13ème siècle, peu après 1280, un 1er édifice, une chapelle, fut construite sur la colline de Sainte Magdeleine. Puis il traversa une assez longue période d’abandon correspondant selon toute vraisemblance à un regroupement de l’habitat autour de la paroisse de Saint Julien, dans la vallée de La Verne.

Vers le milieu du 14ème siècle

Les Fos, soucieux de maîtriser les axes de circulation entre les diverses seigneuries voisines  (Collobrières, Cogolin) édifièrent un puissant Castrum sur la hauteur stratégique de Sainte Magdeleine dont la chapelle avait remplacé Saint Julien comme église paroissiale flanquée de son cimetière. Aujourd’hui encore, les vestiges de la partie haute fortifiée et de la partie basse ouverte de ce Castrum sont toujours visibles de part et d’autre de l’église Sainte Magdeleine qui renforçait de sa puissante architecture la défense collective.

Les difficultés rencontrées par la Provence et tout particulièrement Le Freinet au cours du 14ème siècle entraînèrent un abandon du Castrum, peut-être dès 1370. L’église de Sainte Magdeleine perdit alors sa fonction de cure pour ne plus être qu’un prieuré rural desservi, vers le milieu du 15ème siècle, par un prêtre de Cogolin. La Chartreuse de La Verne unit enfin ce prieuré à leur monastère en 1499

A la fin du 16ème siècle

Les seigneurs de La Mole essayèrent de repeupler le territoire par l’octroi d’acaptes, baux emphytéotiques de parcelles, donnés à des agriculteurs venant pour la plupart de Cogolin. Les acaptants, c’est ainsi qu’ils étaient nommés, avaient la possibilité de construire habitations et bergeries et d’exploiter l’espace agricole, défricher et cultiver prés, vignes, jardins, arbres fruitiers, faire des ruches en liège ou du charbon de bois et d’élever quelques bêtes à bât. Mais le seigneur se réservait les meilleures terres situées dans la plaine près du château et gardait la haute main sur le pastoralisme en louant toutes ses terres pour des troupeaux de chèvres et de moutons. Ce repeuplement fut un échec et on vit apparaître en 1714, un certain Jean Imbert, agent général de Monsieur de La Mole, chargé de trouver des personnes prêtes à travailler la terre sur les acaptes abandonnés ou délaissés.

A la fin du 18ème siècle

Le cahier des doléances laisse apparaître le désir des habitants de s’affranchir de la tutelle seigneuriale. C’est effectivement ce qui s’est passé après la révolution française.

La 1ère moitié du 19ème siècle

La 1ère moitié du 19ème siècle a vu l’émergence d’un embryon de village après l’ouverture de la route royale venant de Toulon qui deviendra la route Impériale 98, et aujourd’hui la route départementale 98. Une maison de cantonnier fut d’abord bâtie, et ce n’est qu’en 1879, après 30 ans de tractations, reports de projets et autres tribulations que furent inaugurés l’église paroissiale, le presbytère et l’école.

Au 20ème siècle

A partir des années 1960, le village de La Mole a accueilli les équipements structurants pour l’ensemble des communes des cantons de Grimaud et de Saint Tropez, l’aérodrome de La Mole – golfe de Saint Tropez, la carrière, la déchetterie et le centre de gestion des ordures ménagères.

En 1991, le barrage réservoir et l’usine de traitement des eaux de La Verne sont inaugurés. La digue en terre, constituée de matériaux prélevés sur le site, permet de stocker 8 000 000 m3 et alimente 10 communes en eau potable. En 2004, une plateforme de compostage a été installée et en 2008 un parc à bois, établissement géré par la Communauté de Communes du Golfe de Saint Tropez.

A partir des années 1980

La population de La Mole augmente de manière significative avec la construction du lotissement du Moulin Roux. Récemment, l’agrandissement du village a pris une réelle ampleur avec l’inauguration du Clos des Vignes en 2004, du lotissement Sainte Magdeleine en 2007 et de la zone artisanale Saint Exupéry en 2009.

En 2 siècles

La population a considérablement évolué, passant de 244 habitants en 1800 à 282 en 1875, 616 en 1890, 806 en 2004 et 980 en 2011, 1214 en 2012.

Le village de La Mole demeure un territoire tourné vers l’agriculture, le pastoralisme, et qui bénéficie d’un environnement exceptionnel où il fait bon vivre.

La Mole du XIe au XVe siècle par Henri RIBOT